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LETTRE OUVERTE (Fr. Aureliano)

HEART MADE « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Mt.22,37-40) Aux maristes de Champagnat de la Province Méditerranée Il y a quelques jours, j'ai terminé ma visite aux Maristes Bleus d'Alep, accompagné du frère Manuel Jorques. Nous avons eu l'occasion de partager leurs vies pendant huit jours et nous avons assisté à un énorme déploiement d'actions de solidarité. Ce furent des jours d'écoute intense. Nous avons ressenti le drame des vies brisées par la barbarie de la guerre. Y en a tellement… ! Nous avons rencontré un groupe d'environ 150 hommes et femmes, principalement des jeunes, qui organisent et coordonnent les nombreux projets avec lesquels les Maristes Bleus sèment l'espoir dans les rues et les maisons d'Alep. Nous avons écouté des éducateurs, des moniteurs de différents groupes, des scouts, des enfants, des jeunes et des bénéficiaires des projets de solidarité.Il n'est pas facile de décrire des journées aussi intenses, et encore moins d'exprimer de manière compréhensible tant de sentiments qui s'entremêlent. Mais je ne vois pas de meilleur moment que maintenant, au début de l'Avent, pour partager quelques aspects de cette visite si pleine d'émotions, de vies expectantes et de moments de rencontre. Parmi le peuple La présence mariste en Syrie remonte à 1904 et notre mission s'est articulée autour des écoles et des oeuvres sociales. En nous adaptant à la réalité sociale du pays, nous avons répondu de manière créative aux besoins de chaque moment historique. Lorsque la guerre a commencé en 2011, les Frères ont décidé de rester et de réorienter toute leur mission au service de ceux qui souffraient les conséquences du conflit armé. Un groupe toujours plus nombreux de jeunes et de moins jeunes a rejoint ce projet et, en 2012, le mouvement des Maristes Bleus est né. Ils ont commencé à s'organiser et à répondre aux besoins concrets de la population : familles dont les maisons ont été bombardées ou détruites, milliers de personnes déplacées, blessés de guerre, enfants et personnes âgées sans abri, personnes ayant perdu leurs affaires ou leur emploi, manque de services de santé et d'éducation, difficulté d'accès à l'eau potable et à l'électricité, peur, solitude, insécurité, perte de parents et d'amis, etc. En réponse à tous ces besoins, des programmes de solidarité ont vu le jour, se sont diversifiés et se sont adaptés à chaque situation. Aujourd'hui, nous pouvons souligner les projets éducatifs avec les enfants les plus jeunes, la livraison de paniers de provisions alimentaires, la distribution quotidienne de repas chauds pour les personnes âgées qui vivent dans la solitude et l'extrême pauvreté, la distribution de lait pour les nourrissons et les enfants de moins de 10 ans, les micro et macro projets visant l'insertion professionnelle, le Scoutisme, etc. Nous avons pratiquement rencontré tous ces gens ; si vous lisez les "Lettres d'Alep", vous y trouverez des informations très détaillées sur chacun de ces groupes.Nous avons écouté les jeunes qui organisent ces activités. Nous avons regardé dans les yeux des enfants et des adultes qui bénéficient de ces projets. Il est très difficile d'écouter leurs histoires et de ne pas pleurer. Ils sont tous de grands perdants depuis le début de la guerre, mais ils se battent, rêvent et vivent avec l'espoir d'un avenir meilleur. Les Maristes Bleus sont là, parmi le peuple. Ils sont là et sont proches des gens. Ils agissent et répondent à des besoins réels. Maristes Bleus À Alep, le bleu est la couleur choisie pour parler de la solidarité. C'est la couleur de la mer immense et du ciel sans fin. L'action de solidarité des Maristes est bleue et touche aujourd'hui des milliers de personnes. Les Maristes Bleus sont une référence et leur générosité a une grande force d'inspiration à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie. Merci à chacun d'entre vous, chers bénévoles ! Sentez-vous tous inclus en faisant mémoire du frère Georges Hakim. J'ai eu l'occasion d'aller au cimetière et de prier sur sa tombe. Et, avec le son de quelques bombardements lointains en arrière-plan, j'ai remercié Dieu parce que sa vie a rendu la bonté de Dieu plus visible dans notre monde. Sa présence discrète et affectueuse a laissé une empreinte sur nos vies et sur celles de nombreuses personnes à Alep. Merci au frère Georges Sabé, à Nabil Antaki et Leyla, à Bahjat Azrie et à vous tous qui jouez un rôle d'animation et de leadership.Votre présence est la présence de l'Église à côté de ceux qui souffrent. Votre mission rend visibles les disciples de Jésus sur la terre d'où sont sorties les premières communautés chrétiennes au début de notre histoire. Votre vie quotidienne est aussi, sans aucun doute, un engagement pour le dialogue et la fraternité avec le monde musulman. Merci ! Un regard sur l’avenir La plupart des jeunes que nous avons rencontrés étaient des étudiants universitaires chrétiens, mais il y avait aussi quelques musulmans. Ils étudient ou viennent de terminer des études de médecine, d'économie, d'ingénierie, de pharmacie, d'éducation, de psychologie, etc. La plupart d'entre eux rêvent de quitter le pays pour un autre endroit qui leur offre un avenir plus prospère. Ce n'est pas un sujet facile à aborder… Le pape François a exprimé à de nombreuses reprises son inquiétude "face au déclin tragique des chrétiens au Moyen-Orient, qui cause un préjudice incalculable non seulement aux personnes et aux communautés touchées, mais aussi à la société même qu'elles laissent derrière elles". (Visite du pape en Irak en juillet 2018). Dans la même optique, je sens profondément que ce n'est pas le moment de nous retirer ou de diminuer notre présence mariste au Liban et en Syrie. Les deux pays traversent un moment historique de grande difficulté, tout comme nos oeuvres éducatives et sociales. L'heure n'est pas au repliement mais au déploiement : que pouvons-nous faire de plus ? Comment pouvons-nous renforcer notre présence au Liban et en Syrie ?Je vous invite une fois de plus à prier pour tout cela et à chercher des moyens d'aider et de collaborer avec les Maristes Bleus, ce qui peut même inclure la possibilité de faire partie de cette communauté pendant un certain temps. Je lance un appel ouvert à tous les frères et laïcs de la Province Méditerranée et d'ailleurs dans l'Institut. C'est l'heure de la créativité et de la générosité. Heart made Le souk d'Alep était le plus grand marché couvert du monde. Il y avait une fourmilière de personnes de toutes sortes, commerçants, acheteurs, touristes… Des centaines de boutiques bordaient les côtés de longs et étroits couloirs où l'on pouvait trouver les meilleurs produits d'Asie et du Moyen-Orient : des soies d'Iran, des épices d'Inde, de la laine, du cuivre, etc. Dans de nombreux magasins, il y avait encore des écoles d'artisanat où l'on enseignait les métiers anciens, toujours pratiqués à Alep. Mais la guerre est arrivée et les bombes ont transformé cette merveille architecturale en décombres. Des décombres du souk couvert d'Al-Madina, est né le projet "Heart made" des Maristes Bleus. Parmi les ruines du marché, ils ont commencé à collecter des bouts de tissus de toutes les couleurs et textures. Et à cela, ils ont ajouté d'autres tissus provenant de vêtements de seconde main, souvent des petites coupures ou des tissus apparemment inutiles. Mais ils ont tous trouvé leur place et leur utilité. Aujourd'hui, "Heart made" est plus qu'un projet de recyclage de vêtements, c'est une marque avec un nom, un design moderne et une créativité à tout épreuve. C'est un atelier avec de grandes professionnelles où un groupe de femmes travaille et vit dignement en fabriquant des pièces faites avec le coeur, "Heart made". Tout peut être réutilisé, tout ce qui semble jetable est bon à prendre. Ce qui compte, c'est l'affection avec laquelle le tissu est touché et façonné et la relation humaine des femmes qui le travaillent. Ce qui compte, c'est la dignité, le pain et l'avenir. Le produit final est plus que de simples vêtements. Tout ce qui en sort est "fait avec le coeur". Je choisis cette image expressive et profonde pour expliquer ce que j'ai ressenti pendant ces huit jours à Alep. "Heart made" parle de l'identité et de ce qu'il y a de plus authentique chez les Maristes Bleus. En 2012, lorsque la guerre a éclaté à Alep, les maristes avaient une mission dans un quartier que les chrétiens appellent "Djabal Al Sayde", "la colline de Notre-Dame". Ils vivaient et vivent toujours dans l'enceinte de l'ancienne école "Champagnat" dans le quartier "Al Mohafaza", situé au nord-ouest de la ville. L'école a été nationalisée en 1967, mais les frères ont conservé la partie communautaire du bâtiment. C'est ici que convergent toutes les activités des Maristes Bleus. Dans un contexte urbain où il est impossible de cacher la dévastation et l'absurdité de la guerre, cette maison se dresse comme une bannière d'espoir.Que Marie, la Bonne Mère vers laquelle Champagnat nous a appris à nous tourner, accompagne chacun de nos pas et renforce l'esprit des Maristes Bleus d'Alep.Je vous embrasse tous et chacun d'entre vous. Fr. Aureliano García ManzanalAlicante, le 27 novembre

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Bienvenus à la Résistance !

Le Frère Provincial, le F. Aureliano Garcia Manzanal, envoie une lettre ouverte aux éducateurs et éducatrices maristes en ce début de cours. Son message, motivant et enthousiasmant, parle de l’héritage d’un style éducatif que la nation à La Valla et de tout l’héritage reçu et qui sème, jour après jour, dans chaque classe et projet social des Maristes Méditerranéens. "Être conscient d’un cadeau si spécial, la devise de ce cours est rempli d’un sens plus profond : Souriez de tout cœur" Aux éducateurs de la Province Méditerranée : Chers amis et amies : Nous entamons une nouvelle année scolaire et, avec elle, nous ouvrons une nouvelle page de l'histoire de chacune de nos écoles et œuvres sociales. Une page blanche où nous écrirons le chapitre d'un livre que d'autres ont commencé à écrire il y a 205 ans. Nous reprenons un héritage séculaire qui, à son tour, a été ancré depuis de nombreux siècles dans les enseignements du Maître de Nazareth.  Marcellin Champagnat, simple curé de village, a pris le relais en 1817. Il a acheté une maison délabrée à La Valla-en-Gier, dans le département de la Loire, et là, avec un petit groupe de jeunes hommes des villages environnants, il a commencé à concevoir un système d'écoles qui offriraient l'éducation à des centaines d'enfants des campagnes - des enfants qui, jusqu'alors, ne pouvaient même pas imaginer que les portes de la connaissance et les fenêtres de l'espoir d'une vie plus digne leur seraient ouvertes à eux aussi. Chacun d'entre nous fait partie de cette histoire. Nous sommes les héritiers d'un style éducatif qui est né dans cette maison de La Valla ; nous y faisons référence chaque fois que nous parlons de " l'éducation mariste ". Nous avons hérité d'écoles qui sont devenues des foyers de lumière, d'une pédagogie basée sur la présence et l'écoute, sur la référence à Marie comme Bonne Mère et modèle, sur l'amour du travail et le sens des responsabilités, sur la mission comprise comme service et don, sur l'esprit de famille, sur l'attention prioritaire à ceux qui ont le plus besoin de nous et sur l'engagement inconditionnel dans la construction d'un monde nouveau. C'est l'héritage que, jour après jour, vous semez dans chaque classe et chaque œuvre sociale de la Province Mariste Méditerranée. Vous y consacrez toute votre vie, et c'est la raison pour laquelle vous vous levez chaque matin pour entreprendre avec joie toute votre activité éducative. Conscients de ce cadeau si spécial, la devise de cette année scolaire est empreinte de sa signification la plus profonde : "Le sourire du cœur". Que puis-je vous dire ? Merci ! Merci pour votre vocation d'éducateurs et pour faire partie de cette grande famille mariste. Toute action éducative vise à changer la réalité et non à s'y accommoder en se contentant de ce qu'il y a. Ce que la société actuelle nous offre, tout n'a pas la même valeur. Se limiter à ce que notre époque nous propose n'est pas une option vivifiante et n'aiderait certainement personne à grandir. L'éducation mariste est appelée à offrir, à partir de la fraternité, un nouveau paradigme capable de concevoir une société alternative qui ressemble davantage au Royaume dont Jésus a parlé. Il s'agit, au fond, d'un mouvement de résistance. Et nous savons qu'il y en a eu beaucoup au cours de l'histoire : résistance à l'occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, mouvements de désobéissance civile, mouvements non violents comme celui mené par le Mahatma Gandhi en Inde, etc. Certes, tous ne peuvent être considérés comme un exemple à suivre. Dans leur tentative d'offrir une société meilleure, libérée de la tyrannie et de l'injustice, on a utilisé parfois des moyens violents qui ont fini par générer des guerres aussi injustes et sanglantes que celles qu'ils essayaient eux-mêmes de combattre. Il y a plus de deux mille ans, Jésus de Nazareth a lancé son singulier mouvement de résistance. Il était en effet un bon maître qui exposait son message avec des mots et des métaphores simples, de sorte que même les plus jeunes pouvaient le comprendre : le semeur qui répand ses graines dans l'espoir d'une bonne récolte, le levain qui fait lever la pâte, les oiseaux qui ne sèment ni ne moissonnent mais que le Père nourrit, les lys des champs qui ne travaillent ni ne filent mais se parent d'une beauté sans pareille, le trésor caché dans le champ pour lequel il vaut la peine de tout vendre, l'homme prudent qui bâtit sur le roc... Et il racontait des histoires. Il parlait d'une minuscule graine de moutarde qui, enfouie dans la terre, devient un magnifique buisson, d'un berger qui quitte son troupeau pour partir à la recherche de la brebis égarée, et d'un bon père qui prépare un festin succulent pour accueillir le fils qui avait dilapidé son héritage. Tout ce qu'il faisait et disait était un véritable déferlement de créativité, l'action inlassable d'un vrai maître. Il voulait que les hommes et les femmes de son temps puissent saisir la présence salvatrice et amoureuse d'un Dieu bon qui accompagne notre histoire. Pour Jésus, la vie va toujours au-delà de ce que l'on voit. Pour lui, seul l'amour libère. Seule la miséricorde sauve. Deux mille ans après, sa personne et son message continuent d'illuminer la vie de millions d'hommes et de femmes. Ses traces n'ont pas été effacées, et l'écho de ses paroles n'a pas cessé. Nous sommes nombreux à croire que les enseignements du Maître de Nazareth peuvent restaurer l'âme d'un monde qui semble l'avoir perdue. Nous, Maristes, nous sentons l'appel à continuer ce mouvement de résistance que Jésus a commencé et pour cela nous avons dans nos mains l'outil de construction le plus puissant jamais inventé : l'éducation. Je vous invite à vivre en profondeur notre engagement dans cette résistance enracinée dans l'Évangile et je vous propose quelques pistes qui peuvent nous aider à la mettre en pratique dans notre action éducative. Tous ces éléments se retrouvent, bien sûr, dans notre Plan Stratégique et dans les priorités provinciales, mais peut-être que le fait de les exprimer d'une manière différente peut inspirer et offrir une nouvelle perspective : 1. La compassion et le service comme principes éducatifs. Dans un monde compétitif où l'on cherche à être le premier ou au moins à être sur le podium, nous affirmons avec notre manière d'éduquer que « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ». (Mc. 9, 35). Comment éduquons-nous à partir de la gentillesse, le service et le don de soi ? Voilà le chemin à suivre pour construire un monde nouveau fondé sur l'amour. Et c'est aussi la question clé, car elle est liée à notre propre identité. C'est ce que nous sommes. C'est notre vocation et l'héritage que nous avons reçu. Être frère ou laïc mariste, c'est être pour les autres. Comment profiter de cette Année des Vocations Maristes pour continuer à grandir et à approfondir notre spiritualité ? 2. La culture de la rencontre comme mode de vie  La pandémie de ces dernières années a remis en question notre monde relationnel et même notre équilibre personnel. Nos écoles et nos œuvres sociales n'ont pas été épargnés par ce phénomène. Le nombre d'étudiants ayant des problèmes de santé mentale et même des idées suicidaires a augmenté de façon exponentielle, nous avons ressenti à un degré plus ou moins grand la peur du face-à-face, même parmi nos enseignants, et nous avons supprimé pour une longue période de temps beaucoup de nos activités de groupe et éducatives. Comment récupérer la rencontre de façon équilibrée et responsable ? Comment guérir les blessures de la solitude et de la peur ? La fraternité et la rencontre sont notre habitat naturel. Depuis nos origines, le style éducatif mariste est basé sur la pédagogie de la présence, de la proximité et de l'empathie. Nous apportons ainsi notre grain de sable à la construction d'une société alternative basée sur la fraternité universelle : "Un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères" (Mt 23,8). 3. La résistance pour éviter la domination de l'égoïsme et pour rendre l'espoir possible.          Comme dans d'autres parties du monde, même dans la zone géographique de notre Province mariste, nous vivons des temps d'incertitude socio-politique. Les élections sont pour bientôt en Italie et certains pronostics sont vraiment inquiétants. Au Liban, nous sommes toujours au milieu d'une crise généralisée (politique, sociale et économique) qui semble ne pas avoir de fin. En Syrie, 82% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté ; ils sont dans une situation de "ni guerre, ni paix" comme nous le rappelle la dernière Lettre d'Alep (n° 44). En Espagne, nous aurons des élections régionales et nous continuerons à nous battre avec la LOMLOE et les changements qu'elle entraînera dans le système éducatif.          Quelle lecture prophétique pouvons-nous proposer face à toutes ces réalités ? J'ai commencé cette lettre par la citation de Romains 12, 2 : “Ne prenez pas pour modèle le monde présent ...". La résistance face aux dogmatismes du monde actuel nous ouvre à l'espoir et peut éviter d'être dominés par l'égoïsme. Notre vocation d'éducateurs comporte toujours une part de non-conformisme et une attitude critique qui se traduit par un engagement social actif. 4. La recherche inlassable de la brebis égarée.          La parabole de la brebis perdue est racontée dans l'Évangile de Matthieu et de Luc. Matthieu offre un détail qui devrait remettre en question nos approches éducatives et bouleverser plus d'un programme. Il raconte comment le berger laisse le reste du troupeau pour partir à la recherche de la brebis perdue et ajoute : « ... Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées ». (Mt 18,13). Que pouvons-nous faire de plus pour atteindre les derniers ? Ou mieux encore, que devons-nous changer pour que les derniers soient les premiers dans la pyramide de nos intérêts ?          Le pouvoir de l'urgence médiatique dévore les informations à un rythme effréné. Les médias donnent souvent en spectacle la faiblesse, la pauvreté et la guerre. Ils peuvent contribuer à sensibiliser des millions de personnes, certes, mais ils sont généralement éphémères et ne répondent pas aux besoins qui nous sont les plus proches au quotidien. Á la fin de chaque journal télévisé, la Syrie continue à souffrir, la pauvreté augmente dans nos villes et nos pays, nos voisins du quartier ne parviennent pas à joindre les deux bouts, la crise fait perdre leur emploi à nos amis et à notre famille, etc. Comment faire le contrepoint à cette mélodie trompeuse ?              Dans la tradition chrétienne orthodoxe, on appelle "myrrophores" les femmes qui ont apporté de la myrrhe au tombeau du Christ le matin de Pâques. Ce sont les femmes qui ont oint et prit soin du corps de Jésus. Elles représentent tous les hommes et les femmes qui consacrent leur vie à guérir et à prendre soin des corps blessés de l'histoire. Je trouve cette image éloquente et inspirante car elle exprime la profondeur de notre vocation d'éducateur.              Nous commençons une nouvelle année scolaire. Une page blanche. Un monde de possibilités se déploie devant nous, une mission pour laquelle il vaut la peine de tout risquer, un rêve que nous avons hérité pour que l'espérance puisse à nouveau jaillir. Bonne année scolaire et ... bienvenus à la résistance

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‘Nous Sommes Maristes’ : renouvellement de la Feuille Informative de la Province

Cette publication historique, lancée par le Conseil Provincial et l’Équipe Communication et Marketing, change avec le double objectif de servir d’outil qui interconnecte la grande famille de notre Province Méditerranéenne et qui soit en harmonie avec la vision et l’activité provinciales, en aidant même au déploiement et à la diffusion de l’actuel Plan Stratégique Le Foglio Informativo de Maristas Mediterránea est renouvelé. À partir de maintenant, il s’appelle 'Somos Maristas' et il fait un pas en avant mais le fait sans perdre de vue son origine. Il s’agit d’un retour en arrière par rapport à cette publication historique, avec la double intention, d’une part, de continuer à interconnecter la province et, d’autre part, de se situer plus en phase avec la planification et le développement de l’actuel Plan stratégique. Et il est édité dans les trois langues de la Province : français, italien et espagnol. Vous pouvez consulter chaque numéro ici À l’occasion du Bicentenaire de l’Institut Mariste, en2017, s’est répandu comme l’un des messages principaux celui de « Un nouveau commencement ». Et cette actualisation ne peut pas être l’essaie de rebâtir l’ancien, plutôt tout le contraire : s’appuyer sur ce riche passé pour regarder avec assurance et espoir vers l’avenir ; ce doit être une évolution où soit présent le sens premier pour affronter les nouveaux temps… dans la simplicité, l’humilité et la modestie qui nous caractérisent. C’est donc tout cela que révèle la Feuille Informative de Maristes Méditerranéenne, que nous honorons et à laquelle nous voulons donner notre reconnaissance, la valeur et l’importance qu’elle (et son fondateur et éditeur, le Fr. José María Rius Talens) a eues, qu’elle mérite et aura toujours. Jusqu’à maintenant, en tout 19 années pendant lesquelles cette publication a répondu fidèlement à sa tâche et a réussi, à travers un travail silencieux et d’un rôle humble et modeste –à la fois que méritoire, productif et bénéfique pour notre Province-, à devenir un référent de l’actualité de toutes nos œuvres et de la grande famille mariste d’Espagne, d’Italie, du Liban-Syrie et du District de l’Afrique de l’Ouest. Maintenant, cette publication commence une nouvelle étape; une période où sous le titre de ‘Nous Sommes Maristes’, veut se transformer à la fois qu’elle continue à conserver sa nature première. Le projet, promu par le Conseil Provincial et l’Équipe de Communication et Marketing, prétend connecter avec l’approche actuelle de notre Province. Elle continuera à recueillir des aspects de la vie des œuvres et des personnes en Maristes Méditerranéenne, en même temps quelle cherchera à divulguer la planification et le développement du travail dans tous les domaines. Le défi de donner suite, avec notre réorganisation particulière, à l’historique Feuille Informative dirigée par le Frère Rius est immense et produit un certain vertige. C’est pourquoi, de plus, en suivant cette stratégie de regarder l’avenir en nous appuyant sur le passé, nous pensons que ce serait très opportun d’éditer un « numéro zéro » qui serve de ‘pont’ - entre les différentes époques de cette publication et, à la fois, qu’elle serve d’hommage sincère, tendre et du fond du cœur, à la figure de ce ‘frère mariste journaliste’ et au fruit de tant et tant d’heures de travail. Notre engagement c’est de mettre, au moins, la même ténacité, le même dévouement et le même cœur à ce ‘Nous Sommes Maristes’ que celui qui a été mis tout ce temps à la Feuille Informative… Nous espérons que le résultat final vous plaise et soit utile et attrayant pour notre Province. Finalement, nous souhaitons compter, en ce nouveau début, sur la protection de notre Bonne Mère et sur l’inspiration de la figure de notre fondateur, Marcellin Champagnat. Équipe Communication et

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RÉSEAU DES COMMUNAUTÉS MARISTES EN EUROPE (En mouvement)

Depuis des années maintenant, dans la Région Mariste d'Europe (RME), nous réfléchissons pour définir un nouveau projet que nous avons appelé "Réseau des communautés maristes en Europe". La mise en réseau est déjà une réalité dans la région dans d'autres domaines fondamentaux de notre vie et de notre mission : la pastorale, la solidarité, la formation, etc. Il existe de nombreuses communautés, des frères et des laïcs qui, d'une manière ou d'une autre, ont participé à la réflexion et à la mise en œuvre de ce projet. Le réseau repose sur quatre principes : Nous promouvons une vision nouvelle et enrichissante qui nous encourage à marcher vers une "famille globale" pour générer et nourrir la vie et la mission maristes en Europe dans toute sa diversité.Nous nous sentons appelés à encourager, accompagner et renforcer les communautés centrées sur la fraternité, qui cultivent une spiritualité fondée sur la rencontre avec Dieu, avec soi-même et avec les autres. Ainsi, nous répondons de manière concrète aux besoins émergents qui nous interpellent en tant que chrétiens et maristes en lien avec l'église locale et/ou d'autres institutions.Nous partageons, comme un réseau, des synergies, des personnes, la mission, la vie, la communication..., à partir d'une disponibilité globale, pour offrir une vision plus optimiste de l'avenir mariste en Europe.Nous construisons des foyers de lumière comme Maristes de Champagnat, en nous impliquant passionnément dans la création d'un style de vie de famille ouvert à tous afin de répondre aux appels du XXIIe Chapitre général. Il ne s'agit pas d'un groupe de communautés "spéciales", comme s'il s'agissait d'une "sélection" qui servirait d'exemple aux autres... Il s'agit simplement de promouvoir une nouvelle vision en surmontant les barrières provinciales. Il est ouvert à d'autres communautés qui ressentent cet appel. Actuellement, huit communautés de différentes provinces ont commencé, et nous les présentons de manière simple avec cette vidéo.                                        Équipe Frères Aujourd’hui –

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